La mairie est au centre de la ville, il n’y a là rien d’anormal, pile en face de la statue de Lénine. Architecture soviétique en diable, avec colonnes, statues, étoile. Le porche est amusant, oranger vif. Tandis que, sous la neige, je contemple ces couleurs vives, sort un petit homme en tenue de travail, avec culs de bouteilles, balai, et valenki . Salut, sourires. Evguenni a un genre de vénération pour la France, veut savoir si je connais Nice, me fait l’éloge de sa ville, se dit content de la neige qui tombe enfin.
Je louche sur les valenki, dont je n’ai pas réussi à voir un seul exemplaire parmi les millions de bottes explorées dans les torgovii tsentr et sur les marchés, bottes en cuir, bottes à plumes, bottes brodées, bottes dorées, bottes cloutées, bottes à franges, bottines à lacets, santiags, cuissardes ...
Evguenni, où avez-vous acheté des valenki ?
Au marché.
En réponse à ma perplexité, Evguenni me propose les siennes, de valenki - mais je le dissuade de se déchausser. Je m’en serais voulu de laisser le balayeur de la mairie de Ekaterinbourg en chaussettes sous la neige.