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Baïkal Plaza

vendredi 29 février 2008

Ne nous refusons rien : ce sera le Baïkal Plaza. Je décide de rester deux jours à Oulan Oudé, capitale de la Bouriatie. Après trois nuits dans le train, une douche ne sera pas superflue, ni une grande lessive.

A l’accueil, je dépose passeport et carte d’immigration. Les jeunes filles s’inquiètent de l’absence de "tampon", et me remettent la clef de ma chambre, la 137. Premier étage, au fond du couloir. Enfin, cette douche !

Le lustre de l’escalier

Les principaux clients de l’hôtel sont des hommes d’affaires chinois, costume-cravate, qui se mettent à quatre dans une chambre, se préparent eux-mêmes le petit déjeuner. Une des clefs des succès économiques chinois ? Ces hommes ne sourient pas, sont d’une gravité absolue. Austères.

Je me laisse aller au farniente, c’est-à-dire au zapping télévisuel. On reçoit même TV5 Monde Asie à Oulan Oudé : Pujadas, vu d’ici, attirerait presque la sympathie. Mais pas autant que le fessier du prince british en manœuvres en Irak, qui fait les gros titres de toutes les télés du monde (le prince, pas le fessier). Et surtout beaucoup moins que les lutteurs bouriates qui s’affrontent dans une salle surchauffée.

Le soir, le téléphone sonne. Une voix féminine s’adresse à moi dans un français chantant : je n’ai pas fourni le "tampon", et c’est vraiment très inquiétant, je risque beaucoup d’ennuis au moment de quitter la Russie, et une grosse amende. Le tampon, diable, quel tampon ? Me revient alors en mémoire un minuscule papier remis à Vladivostok, que j’ai failli jeter. Qui fait le lien entre mon n° de passeport et le n° de la carte d’immigration. Je comprends pourquoi l’hôtel Versailles, à Khabarovsk, m’a attribué la nationalité russe : pas de démarche bureaucratique à effectuer !

La voix féminine, c’est Elena, une jeune bouriate parlant français avec l’accent de Marseille, où elle a passé quelques années. Encore lycéenne, elle gagnait quelques sous comme guide pour les touristes : elle est partie en France se "professionnaliser" dans les métiers du tourisme, et compte bien, ici, développer ses talents. Elle garde de la France l’image d’un pays aimable, préfère Paris à Moscou. Trop de racisme en Russie. Dans les rues de Moscou, Elena est regardée comme étrangère : "je suis russe, pourtant !"